Un instrument incroyable
Il y a plusieurs choses que j’aimerais dire, et tout cela est vraiment très simple. Cependant, malgré cette simplicité, c’est difficile à exprimer sans donner une analogie :
Vous, en 2007, avez eu l’occasion de voyager dans le passé. Quelqu’un a inventé quelque chose à cet effet, et vous avez pu voyager dans le temps, vraiment loin dans le passé. Vous avez emporté avec vous des choses dont vous pensez qu’elles seraient nécessaires, vous avez appuyé sur le clavier de la date par inadvertance et vous êtes retrouvé à l’époque du Neandertal. Là, vous rencontrez un Neandertal qui cherche à écraser quelque chose entre deux pierres. Il est là, frustré, il écrase, écrase. Et vous réalisez que dans votre machine à remonter le temps vous avez un mixer, et ne voulant pas offenser cet individu, vous placez le mixer sous un arbre en espérant qu’il le trouvera.
Qu’arrivera-t-il à votre avis si il trouve le mixer ? Il est totalement inconcevable qu’il puisse avoir l’idée que l’on peut brancher cette chose quelque part, et qu’on le remplit et tout est mixé. Pour vous, cela va de soi, vous savez ce que c’est, mais lui, il ne sait pas. Il y a d’ailleurs des chances, s’il le trouve, qu’il se serve de la base pour essayer de piler quelque chose. Il ne connaît que cela. Quelles sont les possibilités ? Il ne connaît que cela. Vous pouvez laisser faire, ou tenter de lui apprendre quelque chose sur ce qu’il écrase. Car en fait, c’est nous les Neandertal. Et nous avons un objectif. Cet objectif –quelque chose en nous qui aspire – qui dit que la joie est une possibilité, que le bonheur est une possibilité, que nous pouvons être comblés – c’est une possibilité. Donc, nous voulons inventer un instrument qui pourrait apporter une amélioration. Sans réaliser quel instrument incroyable nous a été donné pour faire de cette possibilité une réalité. Un instrument incroyable. Et cet instrument qui nous a été donné s’appelle la vie. C’est elle l’instrument.
Maintenant, je sais que vous avez entendu parler de la vie comme d’un voyage, une rivière, telle ou telle chose ; mais considérez ceci : Imaginez la vie comme un instrument, fait pour accomplir une tâche. Pas simplement vos mains, mais la vie qui vous a été donnée – elle peut concrétiser quelque chose. Elle peut en faire une possibilité. Est-ce que vous voulez réaliser cela – accepter cette possibilité ? C’est une question redoutable ! Et c’est une question qui doit absolument être posée. Non pas : « Vous plairait-il d’être heureux ? » N’importe quel imbécile répondrait :
« Bien sûr ! » Mais voulez-vous accepter que la vie est un instrument ? Et que grâce à cet instrument vous pouvez réaliser la plus grande de toutes les joies. Le plus grand de tous les bonheurs. Tout ce que vous faites, vous le faites pour être satisfait.
La connexion
Tout ce que vous faites, vous le faites pour être satisfait. Mais vous ne connectez pas cela au fait que tout ce que vous entreprenez pour être satisfait ne vous apporte pas la satisfaction.
C’est un point important – tout comme si – vous entrez dans votre voiture, essayez de démarrer et la voiture fait : crrr, crrr, crrr. Vous recommencez encore et encore et au bout d’un certain temps vous n’obtenez plus qu’un « clic. » C’est le relais du starter – il n’y a pas assez de jus pour être efficace – parce que la connexion n’est pas faite. Quelque chose ne va pas. Tout est en ordre avec la clé. C’est la bonne clé. C’est le bon démarreur. Tout est à sa place. Quelque chose cloche dans le moteur. Peut-être n’y a-t-il plus d’essence. Peut-être que quelqu’un a trafiqué les bougies. Ce pourrait être quelque chose de très simple ou de très compliqué. Mais tant que vous n’aurez pas fait la connexion, votre action ne servira à rien.
Voici un exemple que je donne souvent : Un individu qui rentre chez lui sait exactement où est l’interrupteur, allume la lumière, et l’ampoule ne s’allume pas. Que fait-il ? Il actionne de nouveau l’interrupteur. A vrai dire, je l’ai constaté, les gens le font rapidement. Ils croient que si ils actionnent l’interrupteur rapidement, cela créera l’impulsion électrique pour allumer l’ampoule. Non ! On peut continuer toute la journée, cette ampoule ne s’allumera pas. Elle est cassée. Toute l’électricité du monde, tous les interrupteurs ne pourraient pas la faire marcher à nouveau.
Le tambour de la vie
Si la vie était une toile et une multitude de couleurs, peindriez-vous ? Si la vie était un tambour en joueriez-vous ?
Le feriez-vous ?
Ou diriez-vous : Je ne sais pas peindre.
Ou diriez-vous : Je ne sais pas jouer.
Ou diriez-vous : Je ne comprends pas.
Ou diriez-vous : Je ne sais pas comment faire.
Cette connexion – quelque chose doit être fait. Peut-être est-ce à défaire. C’est peut-être ça. Peu importe. Tout ce que vous faites a peut-être sa raison d’être, je ne sais pas. Mais accomplissez cet objectif, l’objectif bien particulier qu’est la joie authentique.
« Je ne sais pas comment n’y prendre, » ce n’est qu’une excuse. Parce que si nous ne savons pas comment nous y prendre, nous pouvons trouver. Si cela exige une recherche, exige de voir, exige de comprendre. C’est ça l’instrument qui vous a été fourni. Cet instrument appelé la vie ; et vous l’avez.
Prem Rawat