Prem rawat
Guildhall (palais des corporations), Londres, Angleterre
Le 12 juillet 2010
La paix est-elle possible ou impossible ? Voulez-vous la paix dans votre vie, ou pas ? Il est évident que personne ne viendra, envoyé par des forces extérieures venant de Saturne, de la lune ou d’ailleurs, appuiera sur un bouton et établira la paix. En tant qu’êtres humains, si nous sommes capables de provoquer des guerres, nous sommes sans aucun doute capables d’établir la paix. Ce qui soulève alors une question :
Pourquoi n’est-ce pas le cas ? Pourquoi n’y a-t-il pas la paix ?
Dans mes déplacements, je rencontre des gens extrêmement riches, et d’autres extrêmement pauvres. Et j’ai constaté personnellement, dans ma propre expérience, que la paix n’a rien à voir avec la richesse d’une personne, ou avec la pauvreté d’une personne. Ce que je vois, c’est le besoin et le désir, jour après jour, d’être en paix. Mais je vois aussi que, jour après jour, les gens se sont résignés à l’idée que c’est impossible.
Quelle décision nous faudrait-il prendre pour être à la hauteur de la vie ? Pour accepter et opérer les changements qui assureront la paix sur terre ? Quelle pourrait être cette décision ? Eh bien, laissez-moi vous dire que cette décision doit venir d’un endroit très profond en nous, parce que c’est l’endroit avec lequel nous devons être en contact, l’endroit où commence la soif, la quête de paix.
De nos jours, les gens sont trop prisonniers des définitions de la paix. C’est comme lorsque quelqu’un veut bâtir une belle maison. Au lieu de peindre une belle maison, quelqu’un prend une feuille de papier et y dessine n’importe quoi. Ensuite on essaie de construire à partir de ça.
C’est ce que font les gens avec la paix. À quoi ressemblera la paix ? Ah ! Bien sûr la paix sera l’absence de guerres. Mais que se passe-t-il quand il n’y a pas de guerres ? Cela veut-il dire qu’il y a la paix ? Alors s’il y a la paix, comment se fait-il que les guerres recommencent ? La paix est un peu plus que ça. La paix est une sensation individuelle ressentie à l’intérieur de chaque être humain.
Il n’y a pas de signe distinctif de paix. Personne ne peut dire : « Untel est en paix parce qu’il sourit. Tel autre est en paix parce qu’il rit. Cette personne est en paix parce qu’elle est très calme. Cette personne est en paix … » – quoique de nos jours si quelqu’un disait : « Cette personne est rayonnante », le Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies l’attraperait en disant : Pourquoi rayonnez-vous de santé ? Vous ne devriez pas rayonner de santé ! »
Il n’y a pas de signes distinctifs de paix. La paix est la simplicité même. La paix est une sensation qu’une personne ressent chaque jour en s’éveillant, la paix est une chose qu’elle comprend, la paix est une chose qu’elle accueille à bras ouverts. Et bien sûr, avec la paix vient une liberté naturelle, la liberté naturelle pour une personne de suivre ses croyances, sa religion, de suivre les voies qu’elle veut suivre pour connaître la prospérité. Vous voyez, c’est en cela que la prospérité est liée à la paix.
Les gens veulent la prospérité. Personne ne connaît la définition de la prospérité. Il y a quelques années, tout le monde réussissait bien. L’économie était en plein essor ! Florissante, florissante, florissante. Les banques accordaient des prêts à tour de bras. Puis tout à coup, arrive ce qu’on appelle une récession.
Vous voulez connaître ma définition de la récession ? Ma définition de la récession est : les nuages se sont levés, le brouillard s’est dissipé, le soleil brille, les rideaux sont ouverts, les faits sont là, la réalité est éclatante. Et on appelle ça une récession. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? La réalité est-elle une récession ? La réalité n’est pas la récession. Mais nous avons un point de vue tellement déformé de ce qu’est la prospérité.
Lorsqu’un être humain se sent réellement riche, c’est la prospérité, et pas parce que quelqu’un d’autre vient lui dire : « Maintenant tu es quelqu’un de riche. » Non. Mais lorsque la personne sent, en son for intérieur, qu’elle est riche. Quand elle sent en son for intérieur qu’elle est en paix. Quand elle sent en son for intérieur qu’elle est heureuse.
Les reines et rois qui ont fait l’effort de maintenir la paix dans leur royaume sont inscrits dans la mémoire comme des chefs d’état justes et bienveillants. Est-ce une erreur ? Ou bien y a-t-il une raison ? Si vous voulez changer de perspective, commencez par là, non pas par les pays, non pas par les gouvernements, non pas par les institutions. Tout commence par chaque personne, chaque être humain qui comprend la valeur, la valeur de chaque être humain
Il y a quelques années, les scientifiques ont voulu explorer une idée qui a prévalu longtemps selon laquelle il serait impossible que nous soyons les seuls, qu’il devrait y avoir d’autres êtres vivants quelque part dans l’espace. Alors, ils ont construit une navette spatiale, ils y ont placé des objets terrestres, de différents endroits de la terre, et ils l’ont envoyée dans l’espace dans l’espoir qu’elle serait interceptée, qu’ils liraient les livres, écouteraient les enregistrements, regarderaient les images et sauraient ainsi qu’il y a d’autres êtres vivants quelque part.
Et ils ont fait plus. Ils ont installé des antennes dont les rayons balayaient l’univers pour détecter tout signe d’émissions dans l’espace, d’ondes radio, ou de tout autre moyen de communications. Pourquoi je vous parle de ça ?
Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’autres êtres vivants ailleurs, et je ne dis pas qu’il y en a. Mais j’aimerais attirer votre attention sur ceci : cette sonde spatiale n’a pas encore été interceptée. Et bien qu’on ait exploré maintenant probablement des milliards de milliards, de milliards, de milliards… de kilomètres carrés d’espace, devinez quoi ? Il n’y a personne d’autre que nous, juste nous.
Il y a peut-être d’autres vies, peut-être pas. Tout ce que je dis c’est que jusqu’à présent il n’y a personne d’autre. Il n’y a que nous, nos voisins, vous et moi et les 6,5 milliards d’habitants sur terre qui veulent vivre en paix, être heureux, prospérer. Avoir une vie belle qui a du sens. Est-ce trop demander ? Quand allons-nous admettre, quand allons-nous admettre que nous devons être importants les uns pour les autres? Parce qu’il n’y a que nous, c’est tout, seulement nous. Seulement nous.
En situation de survie, quand un avion s’écrase, ou qu’il se passe quelque chose au milieu de l’océan, et qu’il y a cinq ou six personnes, elles ne disent pas : bon, on se voit plus tard. Non. Elles tentent d’unir leurs forces pour pouvoir survivre. Eh bien devinez ? Nous aussi, les six milliards cinq cent millions que nous sommes, devons unir nos forces, et partager nos griefs, partager nos bonheurs, partager nos objectifs pour notre bien à tous.
J’ai répondu : « Je faisais un discours sur la paix. » Il a dit : « Ah, il n’y aura jamais la paix. Il y a tellement de cupidité, tellement de ceci, tellement de cela… » Je respecte vos dix raisons selon lesquelles la paix est impossible, je respecte vos vingt raisons selon lesquelles la paix est impossible, mais j’ai six milliards cinq cent millions de raisons pour qu’il y ait la paix. Alors je vous surpasse en nombre et en quantité.
Car c’est comme ça. Nous avons les capacités et la science pour créer des structures merveilleuses et spectaculaires. Nous avons la science et les moyens d’aller sur la lune et au-delà. Dans tout ce que nous disons, au nom de la prospérité, dans tout ce qui est possible, une seule chose relève de la seule compétence de l’être humain. Et c’est la question de la paix. Parce que la science de la paix ne réside pas à l’extérieur, mais à l’intérieur (indique le cœur), ici. C’est le seul endroit où vous la trouverez.
Alors ma perspective est peut-être un peu différente, ou peut-être pas. C’est peut-être ce qu’ont dit tous les sages qui ont vécu. Je ne me considère pas comme un sage ni comme un idiot, mais j’ai une perspective. J’ai commencé à m’exprimer très jeune. J’ai vu que les gens réagissaient positivement à ce que je disais. En moi, je ressentais le besoin de paix, et j’ai vu que les gens répondaient à ce message.