Prem Rawat Guildhall

Prem rawat
Guildhall (palais des corporations), Londres, Angleterre
Le 12 juillet 2010

Monsieur Remembrancer (le représentant (porte-parole) de la guilde), Monsieur le député Reagan, chers invités, Mesdames et Messieurs. J’aimerais tout d’abord remercier, M. Le représentant de la guilde, ainsi que M. Craig pour cette émouvante cérémonie. J’aimerais aussi remercier M. le député Reagan et le Dr. Kevin Evert. Je suis heureux de me joindre à vous en tant que Freeman.

En venant ici, je regardais autour de moi cette belle ville où tout  est  lié à l’histoire. Je ne pense pas qu’on puisse trouver un seul endroit qui ne soit en rapport avec l’histoire. Néanmoins, je voudrais juste vous proposer pour quelques instants,  de regarder cette histoire sous un angle un peu différent.

Bien que l’histoire soit parfois fascinante, quand on l’examine,  on y trouve certaines constantes : des populations qui veulent la paix,  des guerres,  des gens qui veulent la prospérité et des gens qui sont opprimés.

Alors, qu’est-ce que ça signifie ?

Einstein a dit une chose remarquable  Il a en substance défini ce qu’est la folie: s’obstiner à faire la même chose et en attendre un résultat différent. Depuis fort longtemps, J’ai le sentiment que l’humanité s’obstine à faire la même chose tout en espérant et en priant pour obtenir un résultat radicalement différent. C’est là-dessus que je veux attirer votre attention.

La paix est-elle possible ou impossible ? Voulez-vous la paix dans votre vie, ou pas ? Il est évident que personne ne viendra, envoyé par des forces extérieures venant de Saturne, de la lune ou d’ailleurs, appuiera sur un bouton et établira la paix.  En tant qu’êtres humains, si nous sommes capables de provoquer des guerres, nous sommes sans aucun doute capables d’établir la paix. Ce qui soulève alors une question :

Pourquoi n’est-ce pas le cas ? Pourquoi n’y a-t-il pas la paix ?

Dans mes déplacements, je rencontre des gens extrêmement riches, et d’autres extrêmement pauvres. Et j’ai constaté personnellement, dans ma propre expérience, que la paix n’a rien à voir avec la richesse  d’une personne, ou avec la pauvreté d’une personne. Ce que je vois, c’est le besoin et le désir, jour après jour, d’être en paix. Mais je vois aussi que, jour après jour, les gens se sont résignés à l’idée que c’est impossible.

Quelle décision nous faudrait-il prendre pour être à la hauteur de la vie ? Pour accepter et opérer les changements  qui assureront la paix sur terre ? Quelle pourrait être cette décision ? Eh bien, laissez-moi vous dire que cette décision doit venir d’un endroit très profond en nous, parce que c’est l’endroit avec lequel nous devons être en contact, l’endroit où commence la soif, la quête de paix.

De nos jours, les gens sont trop prisonniers des définitions de la paix. C’est comme lorsque quelqu’un veut bâtir une belle maison. Au lieu de peindre une belle maison, quelqu’un prend une feuille de papier et y dessine n’importe quoi. Ensuite on essaie  de construire à partir de ça.

C’est ce que font les gens avec la paix. À quoi ressemblera la paix ? Ah ! Bien sûr la paix sera l’absence de guerres. Mais que se passe-t-il quand il n’y a pas de guerres ? Cela veut-il dire qu’il y a la paix ? Alors s’il y a la paix, comment se fait-il que les guerres recommencent ? La paix est un peu plus que ça. La paix est une sensation individuelle ressentie à l’intérieur de chaque être humain.
Il n’y a pas de  signe distinctif de paix. Personne ne peut dire : « Untel est en paix parce qu’il sourit. Tel autre est en paix parce qu’il rit. Cette personne est en paix parce qu’elle est très calme. Cette personne est en paix … » – quoique de nos jours si quelqu’un disait : « Cette personne est rayonnante », le Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies l’attraperait  en disant : Pourquoi rayonnez-vous de santé ? Vous ne devriez pas rayonner de santé !  »

Il n’y a pas de signes distinctifs de paix. La paix est la simplicité même. La paix est une sensation qu’une personne ressent chaque jour en s’éveillant, la paix est une chose qu’elle comprend, la paix est une chose qu’elle accueille à bras ouverts. Et bien sûr, avec la paix vient une liberté naturelle, la liberté naturelle pour une personne de suivre ses croyances, sa religion, de suivre les voies qu’elle veut suivre pour connaître la prospérité. Vous voyez, c’est en cela que la prospérité est liée à la paix.

Les gens veulent la prospérité. Personne ne connaît la définition de la prospérité. Il y a quelques années, tout le monde réussissait bien. L’économie était en plein essor ! Florissante, florissante, florissante. Les banques accordaient des prêts à tour de bras. Puis tout à coup, arrive  ce qu’on appelle une récession.

Vous voulez connaître ma définition de la récession ? Ma définition de la récession est : les nuages se sont levés, le brouillard s’est dissipé, le soleil brille, les rideaux sont ouverts, les faits sont là, la réalité est éclatante. Et on appelle ça une récession. Pourquoi ? Comment est-ce possible ? La réalité est-elle une récession ? La réalité n’est pas la récession. Mais nous avons un point de vue  tellement déformé de ce qu’est la prospérité.

Lorsqu’un être humain se sent réellement  riche, c’est la prospérité, et pas parce que quelqu’un d’autre vient lui dire : « Maintenant tu es quelqu’un de riche. » Non. Mais lorsque la personne sent, en son for intérieur, qu’elle est riche. Quand elle sent en son for intérieur qu’elle est en paix. Quand elle sent en son for intérieur qu’elle est heureuse.

Les reines et rois qui ont fait l’effort de maintenir la paix dans leur royaume sont inscrits dans la mémoire comme des chefs d’état justes et bienveillants. Est-ce une erreur ? Ou bien y a-t-il une raison ? Si vous voulez changer de perspective, commencez par là, non pas par les pays, non pas par les gouvernements, non pas par les institutions. Tout commence par chaque personne, chaque être humain qui comprend la valeur, la valeur de chaque être humain

Il y a quelques années, les scientifiques ont voulu explorer une idée qui a prévalu longtemps selon laquelle il serait impossible que nous soyons les seuls, qu’il devrait y avoir d’autres êtres vivants quelque part dans l’espace. Alors,  ils ont construit une navette spatiale, ils y ont placé des objets  terrestres, de différents endroits de la terre, et ils l’ont envoyée dans l’espace dans l’espoir qu’elle serait interceptée, qu’ils liraient les livres, écouteraient les enregistrements, regarderaient les images et sauraient ainsi qu’il y a d’autres êtres vivants quelque part.

Et ils ont fait plus. Ils ont installé des antennes dont les rayons balayaient l’univers pour détecter tout signe d’émissions dans l’espace, d’ondes radio, ou de tout autre moyen de communications. Pourquoi je vous parle de ça ?

Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’autres êtres vivants ailleurs, et je ne dis pas qu’il y en a. Mais j’aimerais attirer votre attention sur ceci : cette sonde spatiale n’a pas encore été interceptée. Et bien qu’on ait exploré maintenant probablement des milliards de milliards, de milliards, de milliards… de kilomètres carrés d’espace, devinez quoi ? Il n’y a personne d’autre que nous, juste nous.

Il y a peut-être d’autres vies, peut-être pas. Tout ce que je dis c’est que jusqu’à présent il n’y a personne d’autre. Il n’y a que nous, nos voisins, vous et moi et les 6,5 milliards d’habitants sur terre qui veulent vivre en paix, être heureux, prospérer. Avoir une vie belle qui a du sens. Est-ce trop demander ? Quand allons-nous admettre, quand allons-nous admettre que nous devons être  importants les uns pour les autres? Parce qu’il n’y a que nous, c’est tout, seulement nous. Seulement nous.

En  situation de survie, quand un avion s’écrase, ou qu’il se passe quelque chose au milieu de l’océan, et qu’il y a cinq ou six personnes, elles ne disent pas : bon, on se voit plus tard. Non. Elles tentent d’unir leurs forces pour pouvoir survivre. Eh bien devinez ? Nous aussi, les six milliards cinq cent millions que nous sommes, devons unir nos forces, et partager nos griefs, partager nos bonheurs, partager nos objectifs pour notre bien à tous.

La paix, ce n’est pas seulement s’isoler. La paix ce n’est pas être assis au sommet d’une montagne, et ne parler à personne. La paix, ce n’est pas l’isolement, la paix c’est vivre pleinement cette journée, cet instant. Que tous les gens de cette planète ne se rejettent pas,  mais s’acceptent, se comprennent et se tolèrent. C’est ce que ça demande pour vivre ensemble : tolérer les différences qu’on peut avoir, accepter les points communs. Oui, le fermier pauvre de Burma, le fermier pauvre des montagnes népalaises, le fermier pauvre du désert en Inde veulent la même chose que moi : être heureux, être en paix, avoir vraiment vécu une vie qui avait du sens.

Aujourd’hui je suis très honoré d’avoir reçu l’immense hommage
d’être nommé « Freeman ». Je  prie pour que tous soient libres aussi dans leur vie, que nous bénéficiions d’un enrichissement mutuel, qu’il n’y ait pas de nuisance envers autrui,  mais que nous soyons libres dans la mesure où nous nous entraidons.

« La paix » n’est pas un mot étrange. La valeur de la paix, aujourd’hui – en ce qui concerne le mot – est à la hausse à cause des guerres. Mais croyez-moi, les guerres cesseront. Et les gens reviendront à leur façon de voir les choses : « Voyons, est-ce que j’ai beaucoup ou est-ce que j’ai peu ? », sans se préoccuper de la paix.

Alors de nouveau il va s’ensuivre… – et je ne fais pas de prédictions, mais je sais, en regardant l’histoire, qu’il y aura une nouvelle récession. Et quand cette nouvelle récession viendra, je ne sais pas si je serai encore là ou pas, mais il y aura quelqu’un pour parler de la paix, et les gens écouteront ce qu’il ou elle dit.

Pourquoi la paix ne doit-elle refaire surface qu’en période de catastrophe ? Vouloir la paix parce que la situation est catastrophique n’est pas valable ! Apprendre parce qu’on est dans une catastrophe n’est pas valable. Apprendre est ce qui doit advenir pour que les catastrophes soient évitées. C’est ce que je tente modestement de faire, à ma manière, en me déplaçant d’un endroit à un autre pour attirer l’attention des gens sur le fait que la responsabilité  de la paix leur appartient. Le besoin de paix est en eux, et la source de paix est en eux. Que leur éveil, leur compréhension sont fondamentaux, si la paix doit régner un jour sur terre. C’est et ce sera, croyez-moi, la plus belle réussite de l’humanité.

J’aime les gadgets, j’aime la technologie, comme tout le monde. C’est vrai, nous avons des choses merveilleuses. Nous avons des téléphones, on parle à quelqu’un situé à 7.000 kilomètres et on peut voir la personne. C’est  assez extraordinaire. Mais quelles que soient les choses que l’être humain doit encore  inventer,  tous les endroits où il est allé, y compris sur la lune, et ceux où il va encore aller, notre réalisation suprême, en tant que citoyens de cette terre, ne sera pas le téléphone portable, la navette spatiale ni la découverte des fonds marins. La réalisation suprême sera en fait l’instauration de la paix sur terre.

Et je constate qu’il y a tant de dualités à ce propos. Il y a des gens qui me donnent, dix, vingt, trente raisons pour qu’il n’y ait pas la paix sur terre, pourquoi il ne peut pas y avoir la paix sur terre. Ils parlent de cupidité. En fait, une fois en revenant du Canada, je  parlais au douanier et il m’a dit : « Où allez-vous, et que faisiez-vous au Canada ? »

J’ai répondu : « Je faisais un discours sur la paix. » Il a dit : « Ah, il n’y aura jamais la paix. Il y a tellement de cupidité, tellement de ceci, tellement de cela… » Je respecte vos dix raisons selon lesquelles  la paix est impossible, je respecte vos vingt raisons selon lesquelles la paix est impossible, mais j’ai six milliards cinq cent millions de raisons pour qu’il y ait la paix. Alors je vous surpasse en nombre et en quantité.

Car c’est  comme ça. Nous avons les capacités et la science pour créer des structures merveilleuses et spectaculaires. Nous avons la science et les moyens d’aller sur la lune et au-delà. Dans tout ce que nous disons, au nom de la prospérité, dans tout ce qui est possible, une seule  chose relève de la seule compétence  de l’être humain. Et c’est la question de la paix. Parce que la science de la paix ne réside pas à l’extérieur, mais à l’intérieur (indique le cœur), ici. C’est le seul endroit où vous la trouverez.
Alors ma perspective est peut-être un peu différente, ou peut-être pas. C’est peut-être ce qu’ont dit tous les sages qui ont vécu. Je ne me considère pas comme un sage ni comme un idiot, mais j’ai une perspective. J’ai commencé à m’exprimer très jeune. J’ai vu que les gens réagissaient positivement à ce que je disais. En moi, je ressentais le besoin de paix, et j’ai vu que les gens répondaient à ce message.

Malgré le nombre incalculable de discours, l’idée de la paix intéresse toujours les gens. Et j’espère que le monde ne se lassera jamais de l’idée de la paix, parce que ce jour là serait un bien triste jour. C’est passionnant. C’est passionnant. C’est passionnant de se demander : « Si nous nous y mettons vraiment, est-il possible que la paix règne sur cette terre ? »  Et la réponse est oui. Oui ! Oui ! Oui, oui, oui, c’est très possible ! Tout comme pour la guerre, il est très possible d’avoir la paix. Et ça, c’est exaltant.  C’est exaltant.

Oui, il y a des différences. Mais le jour où nous commencerons à voir les différences et à les accepter pleinement, tout comme nous le faisons… si une mangue avait le même goût qu’un litchi, ce serait terrible. Pouvez-vous imaginer ça ? Que tous les fruits aient le même goût ? Non, il est merveilleux que le goût des cerises soit différent de celui des pommes. Et nous l’acceptons, non ? Chaque jour où nous mangeons, nous l’acceptons.

Tous les légumes ont un goût différent. Et nous l’acceptons, non ? Ouah, je préfère celui-ci à celui-là. Et c’est merveilleux. Ah oui, ce sont les textures de cette terre, ce sont les textures de l’humanité. Dans ce qui appartient à l’humanité, la gloire suprême est vraiment le besoin, le désir, et en fin de compte la réalisation de la paix.

Alors voilà ma modeste perspective. J’espère que vous la prenez en considération. Car je pense que si vous le faites, vous allez réaliser que malgré toutes les probabilités qu’on avance de ne pas pouvoir vivre en paix, la probabilité est forte que nous y arrivions. Merci. Merci beaucoup.

Prem Rawat

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