Les explications

 « Bien que l’on veuille tout expliquer, certaines choses doivent être ressenties, non pas expliquées.  « L’eau ne peut pas être expliquée ; si vous avez soif, vous devez la boire. La nourriture ne peut pas être expliquée ; si vous avez faim, vous devez la manger. On ne peut pas expliquer ce qu’est l’existence. Elle peut seulement être ressentie. »

Il y a deux ou trois jours, j’étais interviewé par un journaliste. Il disait : « Il y a tellement d’explications. » Je lui ai dit, oui, il y en a beaucoup. Et qui sera considéré comme le meilleur ? Celui qui donnera la meilleure explication. Les gens veulent expliquer Dieu. Les gens veulent expliquer la vie. Les gens veulent expliquer ce qu’est le bien. Les gens veulent expliquer ce qu’est la vérité. Les gens veulent expliquer ce qu’est le salut. Et ces choses là peuvent être ressenties mais pas expliquées. Vous ne pouvez pas expliquer ce qu’est la vie. Vous devez la ressentir. Vous ne pouvez pas expliquer la respiration. Vous devez respirer. Vous ne pouvez pas expliquer l’eau, si vous avez soif, vous devez en boire. Vous ne pouvez pas expliquer la nourriture. Si vous avez faim, vous devez manger.

Mais ce que signifie cette existence ne peut pas être expliqué. Cela peut seulement être ressenti. Et si vous comprenez ça, si seulement vous comprenez, alors une porte complètement différente s’ouvre à vous. Alors vous commencez à comprendre. Pas grâce à  des explications, mais en ressentant la valeur inestimable de cette vie. La joie. La plus vraie des responsabilités, être reconnaissant envers ce pouvoir magnifique qui vous a permis d’être en vie. C’est ce que signifie être en vie. Pas le doute. Pas la confusion. Pas la douleur, pas la souffrance, pas la misère, pas les ténèbres. Pas le chagrin, les lamentations et les souhaits. Mais, être en vie, c’est être clair comme de l’eau de roche. Vous avez imaginé cette existence toute entière et ce qu’elle signifie. Le monstre que vous avez crée ne pourrait pas survivre, seulement vous l’alimentez constamment avec des explications. Chaque jour vous devez expliquer ce qui s’est passé, chaque jour vous devez expliquer ce que signifie être en vie.

Chaque jour vous avez de bonnes raisons de n’avoir pas pu ressentir la gratitude ; d’avoir vécu une journée de plus dans l’inconscience. Et avant d’avoir eu le temps de dire ouf, il ne vous reste plus un seul jour. Alors vous savez ! A ce moment-là, enfin, vous savez sans l’ombre d’un doute, tout ce que vous auriez dû faire ; mais vous n’avez plus les moyens de faire. Mais là encore les gens ont des explications : « La vie est cruelle ». Donc quand vous vivez dans un monde d’explications, qu’allez-vous entendre ? Davantage d’explications. Et ce que je vous dis, c’est que toujours plus d’explications, n’est pas ce dont vous avez besoin. Ce dont vous avez besoin, c’est d’eau véritable pour apaiser votre soif. Pas d’une  explication supplémentaire sur l’eau. Vous avez besoin de nourriture réelle pour apaiser votre faim, sinon vous repartirez d’ici affamés.

Apaiser la faim n’est pas une histoire d’explications, ce n’est pas une histoire d’idées, il ne s’agit pas d’être proche, de la nourriture.  Si c’était le cas, tous les gens affamés s’adosseraient aux restaurants et seraient rassasiés.

Tomates

Donc si ça ne marche pas avec la nourriture, pourquoi cela marcherait-il dans le domaine intérieur ? La faim de paix est-elle une illusion ? Ou bien est-elle réelle ? La faim de satisfaction, est-elle une illusion ? Ou bien est-elle bien réelle ? Très bonne question ; dont la réponse est : ce n’est pas une illusion. Elle concerne chaque être humain sur Terre. Et ce point épineux est là  depuis des temps immémoriaux. Et ce que les gens ont fait, c’est apprendre à l’esquiver ; pas à s’y atteler, mais à l’esquiver. Et je dis à tous ceux qui veulent bien m’écouter, il est inutile de l’esquiver. La paix est réelle, la joie est réelle, la satisfaction est réelle, et il y a un moyen d’y accéder. Je le sais. Je parle de cela aux gens depuis très longtemps. Ne me croyez pas sur parole ; découvrez par vous-même.

Quelqu’un me disait : «  Voilà une personne très indépendante. » J’ai répondu : « Oui ! Il dépend de son état d’indépendance. » Nous aimerions tous être « indépendants » parce que nous dépendons tellement de notre indépendance. Encore une explication. Nous sommes submergés par nos propres explications. Pourquoi tant d’explications ? C’est inexplicable. Qui le pourrait ? Tout le monde a une explication. Pourquoi les gens meurent-ils ? Il y a des explications. Pourquoi certains ont ils faim dans ce monde ? Il y a des explications. Mais pourquoi il y a tant d’explications pour tout cela ? Personne ne le sait. Sentez-vous chez vous dans la paix, pas dans la confusion. Soyez chez vous avec ce que vous ressentez, pas avec les explications. Sentez-vous chez vous avec le véritable vous.  Si vous voulez être indépendant, alors soyez indépendant de la confusion. Soyez indépendant du doute. Soyez indépendant de tout ce qui n’est pas vous et ressentez. Ressentez la réalité dans sa magnificence. Pas avec crainte. Car la crainte ne vous appartient pas non plus. Vous. Vous avez été créés pour recevoir la joie. C’est ce qui a sa place dans ce vaisseau ; il a été créé pour cela. Pas pour tout le reste.

Qui vous choisissez d’écouter dépend de vous. C’est toujours à vous de choisir. Vous pouvez écouter cette voix à l’intérieur de vous qui dit : «  Tout va mal. » Ou vous pouvez écouter la voix qui dit, « Existe. Sois libre. Sois clair. Profite de cette vie. » On vous dira que vous n’avez pas le choix. Je sais que vous avez le choix. Chaque jour lorsque vous entendez ces deux voix, vous avez le choix d’écouter l’une ou l’autre. Oh, vous ne pourrez éviter de les entendre, non. Mais ce que vous choisissez d’écouter, dépend de vous. Savoir. Comprenez. Et soyez comblé. Soyez comblé. Chaque jour. Pas d’excuse. Pas d’explication. Soyez comblé chaque jour. Et quand je parle, les gens disent, « je n’avais jamais entendu cette explication ! »  Alors je leur précise que ce n’est pas une explication. Je vous offre la chose authentique. Ressentez. Ressentez la paix dans votre vie. C’est la paix authentique. C’est ce que ce journaliste m’a demandé. Il m’a demandé : « Alors. Que faites-vous exactement ? Est-ce que vous vous déplacez en montrant des photos de puits aux gens ? » J’ai répondu : « Non ; je m’assure que leur soif est bien étanchée. Voici la possibilité que je présente. »

Prem Rawat

Videz votre seau

« Nous avons rempli nos seaux avec les idées des autres : Videz votre seau, c’est votre seau. Il devrait au moins contenir ce qui, à votre avis, devrait s’y trouver. Parce que cette vie est la vôtre. Le cadeau de la vie vous a été donné. »

Quand je voyage pour parler aux gens, quel est le défi à relever ? Bien sûr, ce que je dis doit venir de mon cœur. Mon discours n’est pas écrit, il n’est pas tiré d’un livre. Mais la difficulté est de faire en sorte que vous vidiez votre seau. Il ne s’agit pas de prononcer des paroles éclairées, croyez-moi. Les gens s’imaginent que je vais leur dire quelque chose qui va les aider. Et c’est apparemment ce que je fais, parce que les gens m’écrivent après et disent combien ils se sentent accompagnés depuis qu’ils m’écoutent. Mais ce n’est pas ce que j’essaye de faire, parce que je ne peux pas forcer la sagesse dans la tête de quelqu’un. Tout ce que j’essaye de faire c’est aider les gens à vider leur seau. Notre plus grande limite est notre imagination. Je ne l’ai jamais dit auparavant parce que je savais que les gens diraient immédiatement : « Non, non, non, nous sommes capables d’imaginer des choses inouïes. » C’est vrai, mais quelque chose de tellement extraordinaire existe au-delà de votre capacité d’imaginer. Je l’appelle la paix et la joie qui résident dans votre cœur.

Le cerveau est une chose très particulière. Il tente d’assimiler le plus possible. Si nous voyons un objet que nous n’avions jamais vu, notre cerveau est très perplexe. Il réagit : « Qu’est-ce que c’est ? » L’imagination ne peut vous mener que jusqu’à un certain point. Dans le domaine du cœur au contraire, dans le domaine de cette beauté intérieure, il y a une chose réellement divine, pas de notre fait, par sa propre nature. Je ne parle pas de conjoncture. Je ne répondrai pas à vos questions. Est-ce que ça vous rend service ? Plutôt oui. Tout ce que je vais continuer à dire c’est : videz votre seau, et quand ce sera fait, vous aurez finalement de la place pour la venue des réponses. Car voyez-vous, les réponses sont en vous. Le croyez-vous ?

Nous vivons dans une société où, si nous voulons savoir quelque chose,
nous cherchons sur Internet pour trouver. Mais avez-vous trouvé ?

Où est la compréhension dans ce monde ? Les gens sont plus instruits que jamais. Chacun a ses raisons pour que les choses soient comme elles sont. Seulement la compréhension n’a rien à voir avec les raisons. La compréhension c’est ce qui a été compris, ce qui a été ressenti. Le propos n’est pas de prêcher, mais d’atteindre et de saisir les réponses, de réaliser : « Oui, maintenant je comprends. » C’est ce que je veux pour vous. Je ne veux pas que vous disiez : maintenant la réponse m’a été donnée – c’est sans intérêt. Je veux que vous puissiez dire : maintenant je comprends, maintenant je sais. Ce doit être ainsi – parce que c’est le cri de votre cœur. Il y a une opportunité, une simple opportunité – si vous pouvez la voir. Comment la voir ? Videz votre seau. Comment faire ? C’est facile ! Contentez-vous d’éliminer ce qui ne vous appartient pas, et je vous garantie que le seau sera entièrement vide. Parce que rien dans ce seau ne vous appartient.

Durant votre vie, on vous a affirmé des choses et vous avez dit : « D’accord ! » Chaque fois vous avez été d’accord, et quelque chose était placé dans le seau, encore et encore. Malheureusement, les choses en sont arrivées au point où il n’y a plus de place pour autre chose. Il est plein. Qu’est-ce qui est dans le seau ? Une partie des choses qui se passent dans le monde. Les gens se battent pour Dieu. Des nations entières sont polarisées. Les êtres humains expriment de la colère envers d’autres uniquement à cause de leurs opinions.  Nous avons crée un monde où, au lieu de dire, « bon, nous ne serons jamais capables de comprendre Dieu, contentons-nous de ressentir Dieu, de respecter Dieu, de chanter ses louanges. » Non. Ca ne peut pas être aussi simple que ça, « attribuons à Dieu un genre. » Croyez-vous que Dieu ait besoin d’un genre ? « Attribuons des mains à Dieu. » Dieu a-t-il besoin de mains ? Ce pouvoir, cette énergie, est partout : venu de nulle part, il ne va nulle part. Cette puissance a-t-elle besoin de jambes ? Pensez-y. Peut-être vous ai-je incités à vider votre seau. Ou peut-être vous ai-je donné l’idée de regarder votre seau et de constater à quel point il est plein. Voyez si vous pouvez reconnaître le fait que ces choses-là ne sont pas les vôtres. Vous ne les avez pas mises là. Ce sont les voix de ceux qui vous ont précédés, qui vous ont dit comment ce devait être. Et vous avez dit d’accord.

Je ne dis pas que c’est bien ou que c’est mal. Je dis que c’est votre seau. Il devrait au moins contenir ce qui, à votre avis, devrait s’y trouver. Parce que cette vie est à votre intention. C’est à vous que le cadeau de la vie a été fait. Quand vous acceptez ce cadeau, cela vous comble d’une joie extraordinaire. Cela vous apporte une clarté sans pareille. Alors votre vie est remplie de gratitude, la gratitude d’être en vie. Pouvez-vous imaginer une meilleure histoire ? Pouvez-vous imaginer meilleure fin à une journée ? Pouvez-vous imaginer meilleur début à une journée que d’être rempli de gratitude ?

C’est le cadeau suprême !

Prem Rawat