Peur ou confiance

« Prem Rawat utilise l’exemple d’un bébé colibri sur le point de prendre son envol pour la première fois, il doit choisir entre la peur et la confiance. Quel choix faisons-nous dans notre vie ? Nous ne pouvons pas juste nous fier aux raisonnements et nous complaire dans la peur, mais en comprenant, nous pouvons réaliser…
Que la vie est le plus merveilleux des cadeaux  . »

Le monde est rempli de gens en quête de solutions, mais sans identifier le problème. C’est comparable à une maison entourée de poussière. Chaque jour le vent souffle et la poussière se retrouve dans la maison. Chaque fois que vous voyez une publicité sur les aspirateurs ou entendez parler d’une invention pour se débarrasser de la poussière, vous écoutez. La vie de la plupart des gens progresse ainsi, dans l’attente, dans l’espoir que quelqu’un inventera un aspirateur plus léger et plus puissant.
On vous dit : « Apportez votre vieil aspirateur, nous vous ferons une ristourne et vous pourrez en ramener un neuf et plus performant chez vous. » Est-ce que tout le monde ne cherche pas une meilleure souricière ? Une solution à nos problèmes.

Puis quelqu’un dit : « Vous n’avez pas besoin d’un nouvel aspirateur, vous n’avez pas besoin de chiffon à poussière. Le problème peut être résolu. » « Mais comment ? » Certains avec un peu de sagesse disent : « Bon, dites-moi. » Solution ? Plantez du gazon ; ou bien pavez cette surface. Votre problème, c’est la poussière, mais il est exacerbé par le fait qu’il y a tant de poussière dehors ; et quand vous ouvrez les fenêtres, le vent la fait entrer.

Cela vous semble logique ? Bien sûr. Dans votre vie, soyez attentifs. Quelles solutions recherchez-vous ? Qu’essayez-vous de résoudre ? Qu’est-ce que vous, en tant qu’être humain, pas en tant que parent, membre de la famille,  employé ou patron, qu’est-ce que vous, vous voulez dans la vie ? Si la chose que vous avez identifiée change constamment, vous n’avez pas découvert votre vrai désir. Parce que le besoin le plus authentique ne varie pas. C’est sa nature, c’est sa beauté. Il n’est pas influencé par ce qui se passe autour de vous, par les va et vient ; il n’a rien à voir avec tout ça.

Vous vivez dans un monde en évolution constante. Vous vivez dans une maison qui change chaque jour. L’étanchéité des portes se détériore imperceptiblement. Peu importe la solidité de votre maison, elle s’affaisse graduellement. Le terrain bouge. Et toute cette poussière dont vous essayez de vous débarrasser s’est amalgamée, compactée, a formé la planète terre et maintenant elle bouge. C’est ce qui se passa chaque jour pendant que vous vous occupez de vos affaires. Et vous êtes là. Imaginez que vous êtes sur le point de partir en vacances. Vous savez que les vacances vont se terminer. Vous pouvez vous dire : « C’est affreux, ça va se terminer. » Faites-vous ça, vous lamenter ? « Je n’ose pas m’amuser sachant que ça va se terminer ? » Non, bien au contraire. Vous voulez profiter un maximum de ces journées. Vous ne voulez pas en perdre un seul instant, pas une heure, vous voulez tout. Et c’est la façon dont votre vie doit être vécue. Parce que ces vacances appelées la vie, auront une fin. Le propos n’est pas d’avoir peur. Trop de gens en sont prisonniers. Cette vie ne peut pas être vécue dans la crainte et les lamentations. Cette vie doit être vécue avec passion, la passion de comprendre, de la clarté, avec une sensation de plénitude chaque jour.

Nous cherchons des solutions à nos problèmes dans le concept de l’utopie. Faites telle et telle chose ensuite viendront les bons moments où tout est parfait, ce sera une réalisation totale, je ne verrai que la clarté et je saurai tout.
Une telle utopie n’existe pas. Votre utopie se présente chaque jour, parce que chaque jour de votre vie est parfait. Ouvrez les yeux et voyez combien l’existence est belle ; quel cadeau elle est. La possibilité.

Un colibri a récemment bâti un nid minuscule
à l’extérieur de mon bureau et y a pondu deux petits œufs.

Peur ou confiance

La mère les couvait et ils ont éclos. Je me suis assuré que personne ne vienne les déranger. L’un des oisillons est sorti, s’est perché sur une branche, puis a  fait marcher ses ailes. J’ai pu prendre de belles photos. La maman était sur une autre branche, elle surveillait. Nous avions installé un distributeur de miel pour qu’elle ait de quoi se nourrir à proximité, et ça lui plaisait. Cet oisillon devait faire preuve d’une confiance totale. Il avait deux options : La peur ou « ça va aller »
Ni logique ni raisonnement. Pas : « Quelqu’un avec une caméra Cannon, ne peut pas me faire de mal » ou « quelqu’un qui m’a permis d’exister jusqu’à présent ne me fera pas de mal. » Non. Il aurait pu être complètement affolé et paniquer, mais non. Je pouvais m’approcher avec ma caméra, et il regardait, jusqu’à ce qu’il puisse prendre son essor et finalement il s’envola. Ce fut ensuite le tour du second, et il était encore plus petit. Il restait perché sur sa branche et ne voulait pas s’en aller. Il lui a fallu plus longtemps pour étirer convenablement ses ailes. Et un jour, il n’était plus là non plus. Comme l’autre. Peur panique ou bien confiance ? Ils ont tous deux opté pour la confiance.

Que choisissez-vous dans votre vie ? La peur ou la confiance ? Vous pouvez réfléchir et trouver la peur. Mais quand vous comprenez, vous réalisez qu’il y a tellement plus de beauté que l’on peut l’imaginer, tellement plus de clarté que l’on peut le comprendre. Que cette vie est le cadeau le plus tendre qui puisse m’être offert, le cadeau le plus précieux, donné avec la plus grande générosité. Une voiture ou une maison peuvent être remplacées, mais un souffle ne peut jamais être remplacé. Et tout ce que j’ai à faire, c’est l’accepter. Les gens créent leurs propres scénarios : « Oh, je suis tellement occupé, je dois faire ceci, je dois faire cela. » Qu’est-ce que je peux faire ?  Apprendre à apprécier ; et mon appréciation doit commencer par une seule chose : Le souffle. Comprendre combien il est précieux. Une vie. Il est critique que ce soit clair pour vous. Que vous soyez déterminé. Tout comme en prenant ces vacances, sans en perdre un seul instant.

Prem Rawat